L’électrosensibilité humaine est une réalité. Nous sommes tous sensibles aux ondes électromagnétiques car, comme la plupart des êtres vivants, nous possédons dans notre organisme des milliards de cristaux de magnétite (nanoparticules d’oxyde de fer) et spécialement dans notre cerveau. Ces cristaux sont enveloppés de membranes biologiques qui constituent des magnétosomes ou aimants biologiques. Plongés dans des champs électro­ magnétiques, ces cristaux de magnétite vibrent comme la boussole qui s’affole à l’approche de l’électricité. Ces vibrations dépolarisent les membranes et déclenchent des messages électrophysiologiques qui vont se propager par voie nerveuse vers !’hypothalamus dans le cerveau moyen. Par la suite, ce centre neurovégétatif traite l’information reçue et l’interprète éventuellement comme une agression. Il émet alors une réponse neuro-endocrino-immunitaire adaptée, connue sous le nom de « Phase d’alarme de Stress », qui peut progresser vers une « Phase de résistance » pendant laquelle l’organisme s’adapte au Stress et met fin à l’alarme biologique selon le professeur Hans SELYE, père du concept de Stress.

Cependant, nous ne sommes pas tous génétiquement égaux face aux effets des rayonnements électromagnétiques et l’apparition de nouveaux stress répétitifs peut enclencher une « Phase de rupture » avec mise en place d’un Syndrome d’lntolérance aux Champs Électromagnétiques (SICEM). Ce SlCEM, décrit par le professeur Dominique Belpomme, est caractérisé par des troubles dermatologiques (rougeurs, picotements, sensations de brûlures…), neurasthéniques (fatigue, difficultés de concentration…) et neurovégétatifs (vertiges, palpitations cardiaques…).

Par la suite, inexorablement, s’installe une « phase d’épuisement » qui se traduit par l’installation d’un syndrome d’ElectroHyperSensibilité (EHS) caractérisé par l’aggravation des symptômes (maux de tête, troubles immunitaires, locomoteurs, circulatoires, cardiorespiratoires, oculaires, auditifs, troubles du sommeil, agressivité exacerbée, réflexe vagal inopiné, apparition de chimico-sensibilité…).

Actuellement en France, l’ÉlectroHyperSensibilité (EHS) est reconnue par le Ministère de la Santé, l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST), l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) et par les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) comme un handicap invalidant ne relevant pas de troubles psychiatriques.

 

Le premier ÉlectroHypersSensible (EHS) déclaré : Nikola TESLA (1856-1943)

Le premier à décrire son ÉlectroHyperSensibilité (EHS) au siècle dernier a été le physicien Nikola TESLA. Depuis, ce syndrome s’est développé avec l’apparition des nouvelles technologies de communications électroniques et aujourd’hui on peut estimer qu’en Europe 2 à 5% des populations en sont atteintes.

Cet inventeur et physicien né en Croatie fréquente l’école polytechnique de Graz et l’université de Prague, puis se rend aux USA en 1884 où il collabore avec Thomas Edison. Par la suite il fonde son laboratoire à New-York.

Il invente le courant alternatif, le moteur à induction, la génératrice hydroélectrique, la dynamo,les transformateurs, les ampoules électriques …

En raison de ses travaux scientifiques et techniques, il est considéré aujourd’hui comme le « père des technologies électriques ». En physique, son nom sera donné à l’unité d’induction magnétique, le Tesla (milliTesla, microTesla, nanoTesla…).

Ce chercheur infatigable a été exposé en permanence aux champs électromagnétiques émis par les courants alternatifs qu’il étudiait et, dans sa bibliographie, The life of Nikola Tesla : Prodigal genius, on découvre les étranges troubles pathologiques dont il était atteint :

«La maladie particulière qui l’affectait n’avait jamais été diagnostiquée par les médecins qui le soignaient… Les étranges manifestations qu’il présentait attirèrent l’attention d’un médecin renommé qui déclara que la science médicale ne pourrait rien pour lui. Un des symptômes de sa maladie était une sensibilité aiguë de tous les organes des sens. Ses sens avaient toujours été extrêmement aigus mais cette sensibilité était devenue tellement exacerbée que les effets devenaient une forme de torture.

Le tic-tac d’une montre, trois pièces plus loin, résonnait comme les battements d’un marteau sur une enclume. La vibration du trafic urbain habituel, lorsqu’elle était transmise par une chaise ou un banc, martelait son corps. Il était nécessaire de poser les pieds de son lit sur des tampons en caoutchouc afin d’éliminer les vibrations. Le son normal de la voix résonnait comme un roulement de tonnerre. La moindre exposition au soleil avait l’effet d’une explosion interne. Dans le noir, il pouvait percevoir un objet à une distance d’une douzaine de pieds, par une sensation particulièrement désagréable au front. Tout son corps était constamment agité de secousses et de tremblements. Son pouls, disait-il, fluctuait entre quelques faibles battements et plus de 150 pulsations par minute. Tout au long de cette mystérieuse maladie, il se battait avec un puissant désir de retrouver sa condition normale. Il avait devant lui une tâche à accomplir : il devait trouver la solution au problème du moteur à courant alternatif ».

Les affections ici décrites se sont développées chez Nikola Tesla après des expositions prolongées aux rayonnements électriques et magnétiques émis par l’électricité, déclenchant des troubles oculaires, auditifs et cutanés très invalidants et révélateurs d’une atteinte de la sphère neurovégétative.

Aujourd’hui, certaines personnes ayant été exposées à divers champs électromagnétiques rapportent des troubles semblables qui affectent fortement leur vie quotidienne.

Cette sensibilité exacerbée est généralement répertoriée par l’OMS comme un syndrome d’HyperSensibilité ÉlectroMagnétique (HSEM) ou Electromagnetic Hypersensivity d’où le nom d’EHS, et par le professeur Dominique BELPOMME comme un Syndrome d’lntolérance aux Champs ElectroMagnétiques (SICEM).

Traduction »